La mosaïque de Saint Genest à Thiers
Mosaïque de pavement 12ème siècle Marbre Cette mosaïque a été découverte lors de l'installation de l'orgue de Saint-Genès en 1963. A. Mallay, architecte des monuments historiques, rédige un rapport illustré de quelques aquarelles sur cette découverte, dont il mesure rapidement l'importance. Enfouie à plus d'un mètre sous la première travée de l'église, cette mosaïque devait mesurer 6 mètres sur 7 mètres et être composée d'une trentaine de médaillons peuplés d'animaux et d'êtres fantastiques. Certains, comme le lion à la crinière tressée et marqué d'une étoile, semblent inspirés de l'Orient. Entreposée dans un gymnase pendant de nombreuses années, cette mosaïque a été abîmée et les deux tiers des vestiges ont disparu. Les aquarelles d'A. Mallay permettent de reconstituer certaines parties disparues, comme le cerf, ou altérées, comme les pattes du lion ou la silhouette de Neptune. Est-elle mérovingienne ou romane ? La date de réalisation de cette mosaïque est problématique. Si les historiens de l'art penchent aujourd'hui pour une réalisation au 12ème siècle, nombreux sont les articles écrits tout au long du 20ème siècle à la dater du 6ème siècle. Souvent issus du Physiologus antique où ils deviennent allégorie, les animaux constituent une part importante de l'iconographie romane. Le lion, la tête de coq ou de basilic et le paon majestueux constituent les vestiges les plus saisissants de ce bestiaire qui mêle inspirations antiques et chrétiennes. Plus énigmatique, un personnage nu, parfois identifié comme Neptune, chevauche un monstre marin.
Claire Maurer-Montauze